2007/06/29

détection + déduction < découverte

Dans le débat ancien sur la pluralité des mondes - habitables par des êtres vivants et intelligents - les media attendent impatiemment de pouvoir annoncer des découvertes décisives. Aussi, depuis que la chasse aux planètes extra-solaires est ouverte, l'objet le plus recherché est une planète de taille comparable à celle de la Terre située à une distance de son étoile telle que la chaleur qu'elle en puisse recevoir soit compatible avec l'apparition de la vie.
Mais pour détecter sa présence les techniques sont seulement indirectes et les modèles analytiques très sensibles aux "bruits". Les "signaux" d'une étoile qui s'éloigne de nous - variations de sa vitesse radiale décelables dans les variations de position de certaines raies caractéristiques de son spectre - peuvent néanmoins nous laisser supposer la présence autour d'elle d'une planète, voire de plusieurs.
André Brahic, expliquant les méthodes utilisées par les astronomes pour cette recherche, parle de méthodes de "détective" (traces, indices, recoupements, etc...) et c'est bien le terme de détection qui est utilisé dans les publications scientifiques récentes, et si les lois de la mécanique céleste et les connaissances astrophysiques sur les rayonnements des différents types d'étoiles permettent ensuite de déduire des distances étoile-planète et des températures compatibles avec le règne du vivant, la visibilité du nouveau monde reste nulle et son habitabilité supposée.
Alors peut on parler vraiment de découverte pour les récentes conclusions sur le système GI 581 et sa planète de 5 masses terrestres ?
Le Verrier pour expliquer les perturbations du mouvement d'Uranus avait supposé la présence d'une autre planète plus lointaine. Quand, en 1846, par des calculs - longs et laborieux à l'époque! - il lui sembla pouvoir conclure à l'existence de cette planète dans une certaine région de l'écliptique, il écrivit à Galle, astronome à Berlin pour la rechercher optiquement. C'est ce dernier qui la découvrit de fait et permit à Le Verrier de recevoir la gloire de la prédiction remarquablement précise. Il en était en quelque sorte l'inventeur sinon le découvreur.
Il me semble qu'aujourd'hui en matière de planètes extra-solaires nous avons de remarquables inventeurs mais, pour longtemps encore sûrement - hélas!- aucun vrai découvreur.

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