2007/10/04

L'Ere Spatiale a 50 ans aujourd'hui !

Evidemment cet anniversaire ne passe pas inaperçu de la presse généraliste (cf. La Tribune de Genève ) et encore moins de la presse spécialisée (cf. Agence Science-Presse ) .

Mardi prochain 9 octobre un symposium est organisé par l'ESA et le CNES au Sénat, ayant pour titre "Fenêtres sur le Cosmos - Spoutnik et l’Aube de l’Age Spatial". On y débattra de "la manière dont l'accès de l'humanité à l'espace a changé le visage de notre civilisation". Rien moins!

J'avais, le 14 octobre 1957, l'âge de mon premier petit-fils aujourd'hui, 13 ans. Je m'étais construit avec verres de bésicle et de loupe, tube en carton et monture azimutale en bois, une mauvaise lunette grossissant 60 fois - meilleure toutefois que celle de Galilée puisque je reconnaissais l'anneau de Saturne! - mais évidemment je n'ai pas vu le Spoutnik... J'avais aussi construit mon premier poste radio sur Ondes Courtes. Mais j'étais loin d'être un vrai radio amateur et je n'ai pas capté son fameux bip-bip... Par contre j'ai bien entendu que les radios du monde entier saluaient l'exploit extraordinaire dans toutes les langues jour et nuit!

50 ans c'est bien moins que le temps qu'il a fallu à l'Eglise de Rome entre la condamnation au bûcher de Giordano Bruno (1600) qui professait la rotation des planètes autour de notre soleil mais aussi l'existence de planètes autour des étoiles et la levée, par cette même Eglise, de l'interdit de soutenir la théorie héliocentrique (1741).

En 1957 l'époque est bien différente: la Science est encensée par tous les pays du monde, sinon par toutes les religions, l'Astronomie et la Cosmologie sont des passages obligés pour toute philosophie universaliste, la Science-fiction fait rêver bien des lecteurs jeunes et vieux. Tintin était déjà allé dans la Lune (1954), après Michel Ardan, le héros de Jules Verne (1865), Cyrano de Bergerac (1657) et même Képler qui en fit le rêve dès cette époque obscure du XVIIème siècle (cf. Somnium, récit fantastique d’un voyage de la Terre à la Lune, 1634).

Et depuis 50 ans c'est bien toute l'humanité, derrière les "puissances spatiales", qui envoit au loin ses mains, ses yeux, tous ses capteurs, toute son "intelligence artificielle" et télécommunique avec des vaisseaux spatiaux déjà éloignés, comme Pionnier 10 lancé en mars 1972, à bien des "jours-lumière"(N.B. Saturne n'est qu'à 80 minutes ...)

Outre les vaisseaux qui ont à présent été lancés aux "quatre coins" du système solaire (planètes telluriques, planètes géantes, planètes naines : Dawn en route vers les petites planètes Vesta, Céres... pour 2011 et+ et New Horizons vers les transneptuniennes Pluton, Eris... pour 2015 et+ et comètes - Rosetta vers 67P/Churyumov- Gerasimenko pour 2014)

ce sont les instruments astronomiques, emportés dans des stations spécialisées sur des orbites adaptés à leur mission d'observation permanente, qui ont le plus transformés notre perception du cosmos:
  • observation permanente du soleil (par ex. SOHO)
  • observation des nuages de matière où se forment les étoiles (par ex. Hubble)
  • observation des étoiles et de leurs systèmes planétaires (par ex. COROT)
  • observation des galaxies de leurs mouvements et parfois de leurs chocs
cela dans toutes les longueurs d'onde et toutes les directions galactiques!

Mais aussi, et je pense qu'ils comptent pour plus de la moitié des quelques 5000 engins lancés dans l'espace en 50 ans, la révolution spatiale réside dans cette large exosphère de satellites artificiels qui nous entourent pour nous permettre de mieux communiquer, surveiller notre "vaisseau spatial" naturel, la belle "planète bleue", l'admirer et, peut être, nous inciter à un peu plus nous protéger en la protégeant...


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